Fatma Kassim
Mary Thuo est à la tête d’une petite entreprise qui a participé au programme d’IFC Sourcing2Equal au Kenya. Sourcing2Equal est un programme mondial piloté par IFC et lancé en 2019 en partenariat avec l’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We-Fi) et le gouvernement norvégien. Le programme vise à mettre en relation des milliers de femmes entrepreneures avec de nouveaux débouchés commerciaux par le biais de marchés publics. Dans cet entretien, Mary aborde l’importance du réseautage, l’intérêt de combler les écarts entre les genres et l’influence qu’a eu son grand-père sur le lancement de son entreprise de nettoyage, aujourd’hui très prospère.
Parlez-nous un peu de vous et de votre entreprise, City Scape Trends.
Je suis une épouse et une mère dévouée de deux enfants. Je suis également un catalyseur de changement, lauréate de plusieurs prix en faveur du développement durable, et la fondatrice et PDG de CityScape Trends Services Limited, une entreprise qui fournit des services commerciaux de nettoyage et de maintenance durables pour des bureaux et bâtiments. Nous sommes fiers d’utiliser des solutions de nettoyage certifiées écologiques et de n’appliquer les désinfectants qu’avec parcimonie afin de contribuer à la protection de notre environnement.
Comment êtes-vous devenue entrepreneure ?
Mon parcours d’entrepreneure a commencé en 2005, lorsque j’ai ouvert un salon de coiffure à Nairobi. Au départ, il s’agissait d’une activité secondaire, mais elle est rapidement devenue rentable et a nécessité mon attention à plein temps. J’ai choisi le nettoyage, parce que j’ai grandi dans un foyer monoparental. Ma mère travaillait et ne pouvait pas s’occuper de mes frères et sœurs et de moi pendant la journée. J’ai donc vécu avec mon grand-père, qui m’a inculqué l’importance de la propreté, à la fois dans la maison et dans l’environnement ambiant.
Parlez-moi des défis auxquels vous avez dû faire face lorsque votre entreprise a commencé à grandir.
J’ai été confrontée à de nombreux défis, notamment des retards de paiement de la part des clients, des taxes élevées et un accès limité au financement. L’obtention de financements s’est avérée un obstacle constant. Les banques étaient réticentes à me prêter de l’argent, parce que je n’avais pas de garantie, tous mes biens étant au nom de mon mari. Je me suis tournée vers les établissements de microcrédit, qui m’ont aidée à traverser des périodes difficiles.
Ces défis n’ont fait que renforcer ma détermination à m’engager auprès des décideurs politiques pour les sensibiliser aux difficultés que rencontrent les PME dirigées par des femmes (WSME). J’aimerais également discuter avec des décideurs politiques des avantages d’un dialogue entre les agences gouvernementales et les WSME. En encourageant le dialogue et les solutions partagées, nous pouvons favoriser un environnement commercial plus propice aux WSME et contribuer à la croissance et à la prospérité globales de l’économie.
Pouvez-vous nous parler du rôle que jouent la diversité des genres et l’inclusion dans votre entreprise ?
Je suis fermement convaincue que la promotion d’une main-d’œuvre diversifiée et inclusive contribue à un échange équilibré d’opinions, ce qui crée en définitive une société plus réceptive et moins effrayée par les différences. Je reste déterminée à promouvoir la diversité et l’inclusion sur le lieu de travail, par l’intermédiaire des groupes de mentorat qui relèvent de ma compétence, et je m’efforce de faire de cette mission une priorité.