Paris, France, le 20 juin 2023 – Un nouveau rapport publié par l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) et la Société financière internationale (IFC, selon son sigle en anglais) estime qu'il faudrait au moins tripler les investissements annuels dans les énergies propres au sein des économies émergentes et en développement, afin de faire face aux besoins croissants en énergie et s'aligner sur les objectifs climatiques définis dans l'Accord de Paris. Ils devront ainsi passer de 770 milliards de dollars en 2022 à au moins 2 800 milliards de dollars d'ici le début des années 2030.
Le rapport, intitulé « Scaling Up Private Finance for Clean Energy in Emerging and Developing Economies » (« Augmenter le financement privé dans l'énergie propre au sein des économies émergentes et en développement), montre que, seuls, les investissements publics seraient insuffisants pour assurer l'accès universel à l'énergie et lutter contre le changement climatique. L'augmentation des financements publics peut être utilisée plus efficacement en partenariat avec des capitaux du secteur privé afin de réduire les risques liés aux projets - un concept connu de manière générale sous le nom de « blended finance ».
Selon le rapport, les deux tiers du financement des projets d'énergie propre dans les économies émergentes et en développement (en dehors de la Chine) devront ainsi provenir du secteur privé. Les 135 milliards de dollars actuellement investis chaque année par le secteur privé dans les énergies propres dans ces économies devront augmenter jusqu'à 1 100 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie.
« Aujourd'hui, le monde de l'énergie évolue rapidement, mais il existe un risque majeur que de nombreux pays dans le monde soient laissés pour compte. L'investissement est la clé pour s'assurer qu'ils puissent bénéficier de cette nouvelle économie énergétique mondiale qui est en passe d'émerger », a déclaré le directeur exécutif de l'Agence Internationale de l'Energie, Fatih Birol. « Les capacités de financement public sont largement en-dessous des besoins en investissements. Ceci rend urgente la montée en puissance rapide d'un financement privé beaucoup plus important pour les projets d'énergie propre dans les économies émergentes et en développement. Comme le montre ce rapport, cela offre de nombreux avantages et opportunités - notamment un accès élargi à l'énergie, la création d'emplois, le développement des industries en pleine croissance, une meilleure sécurité énergétique et un avenir durable pour tous », poursuit-il.
Le rapport souligne la nécessité d'apporter plus de soutien technique, réglementaire et financier au niveau international afin de libérer le potentiel des énergies propres dans les économies émergentes et en développement. En renforçant les cadres réglementaires, les institutions et les infrastructures énergétiques, et en améliorant l'accès au financement, ce soutien peut aider les gouvernements à surmonter les obstacles qui dissuadent aujourd'hui les investissements dans les énergies propres, notamment les coûts de départ et le coût du capital, tous tres élevés.
« La bataille contre le changement climatique sera gagnée dans les économies émergentes et en développement ; en effet, il y existe un fort potentiel pour les énergies propres, mais le niveau des investissements est bien inférieur à ce qu'il devrait être. Pour répondre aux besoins croissants en énergie et aux objectifs de réduction des émissions dans les économies émergentes et en développement, nous devons mobiliser des capitaux privés rapidement et à grande échelle et développer de toute urgence davantage de projets attractifs pour les investisseurs », a déclaré Makhtar Diop, directeur général de la Société Financière Internationale (IFC). « Ce rapport est un appel à l'action et offre une feuille de route claire sur ce qui est nécessaire pour atteindre à la fois les objectifs climatiques et énergétiques aussi bien les objectifs aussi bien en termes de climat que d'énergie », précise-t-il.
Le rapport identifie également l'importance du financement concessionnel pour les projets qui impliquent des nouvelles technologies qui n'ont pas encore atteint l'échelle nécessaire et ne sont pas encore compétitives en termes de coûts sur de nombreux marchés, comme le stockage sur batterie, l'éolien offshore, la désalinisation alimentée par des énergies renouvelables ou l'hydrogène à faibles émissions, ou pour les projets qui se situent sur des marchés représentant plus de risques. Le rapport estime que 80 à 100 milliards de dollars de financements concessionnels seront nécessaires chaque année d'ici le début des années 2030 pour attirer des investissements privés à l'échelle requise pour la transition énergétique dans les économies émergentes et en développement, à l'exception de la Chine.
Le rapport souligne aussi le potentiel des émissions obligataires vertes (les « green bonds »), sociales, durables, ou liées au développement durable. Pour en émettre davantage, il faudrait mettre en place des directives sectorielles, une certification rigoureuse indépendante, et des taxonomies harmonisées – c'est-à dire des critères communs et cohérents pour déterminer si une activité économique est durable d'un point de vue environnemental. Le rapport met en avant l'importance des plateformes qui agrègent et titrisent de nombreux investissements, susceptibles d'aider à surmonter l'asymétrie entre la taille relativement petite des projets de transition énergétique dans les économies émergentes et en développement, et le niveau minimal d'investissement qu'exigent les grands investisseurs institutionnels, qui reste en comparaison relativement élevé.
Afin d'élargir les opportunités pour les investisseurs privés, le rapport souligne enfin la nécessité de réformes politiques dans les économies émergentes et en développement. Une série de questions politiques transversales, telles que les subventions aux combustibles fossiles, les longues procédures d'octroi de licences, l'absence de clarté quant aux droits d'utilisation des terres, les restrictions sur la propriété privée ou étrangère, et les politiques de prix inappropriées, créent des obstacles à l'investissement ou augmentent le coût des projets d'énergie propre. Lever ces obstacles aidera les économies émergentes et en développement à mieux profiter des opportunités de la nouvelle économie mondiale de l'énergie.
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À propos de la Société Financière Internationale
La Société Financière Internationale (IFC selon son sigle en anglais), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la plus grande institution mondiale de développement axée sur le secteur privé dans les marchés émergents. Nous travaillons dans plus de 100 pays, en utilisant notre capital, notre expertise et notre influence pour créer des marchés et des opportunités dans les pays en développement. Au cours de l'exercice 2022, l'IFC a engagé un montant record de 32,8 milliards de dollars auprès d'entreprises privées et d'institutions financières dans les pays en développement, tirant parti de la puissance du secteur privé pour mettre fin à l'extrême pauvreté et stimuler la prospérité partagée, alors que les économies sont aux prises avec les impacts des crises multiples au niveau mondial.
Pour plus d'informations, consultez notre site www.ifc.org.
À propos de l'Agence internationale de l'énergie
L'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'autorité mondiale en matière d'énergie, a été fondée en 1974 pour aider ses pays membres à coordonner une réponse collective aux perturbations majeures de l'approvisionnement en pétrole. Sa mission a évolué et repose aujourd'hui sur trois piliers principaux : assurer la sécurité énergétique mondiale, développer la coopération et le dialogue en matière d'énergie dans le monde entier et promouvoir un avenir énergétique durable sur le plan environnemental.
À Paris :
Anne-Elvire Esmel
Email: aesmel@ifc.org
Téléphone: +1 202 45 85 853
Lamia Oualalou
Email: loualalou@ifc.org
Téléphone: +33 7 89 07 99 13
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